Fort intelligemment, La Direction de l'Habitat (DHUP) n'a pas retenu la proposition du Ministère du Logement de modifier le coefficient linéique des ponts thermiques structurels (jonction plancher intermédiaire/mur extérieur) qui prévoyait de faire passer sa valeur de 0,6 à 1 W/ml.K pour les immeubles collectifs. Ces ponts thermiques représentent l'un des points majeurs de rupture d'étanchéité dans les constructions (voir dans le lexique.)

Dictée probablement pour doper le nombre de réalisations de programmes neufs qui chute vertigineusement en baissant le coût de construction par un artifice réglementaire, cette proposition s'opposait de facto à la nécessité de réduire l'empreinte carbone qui est l'objectif prioritaire européen auquel la France doit se conformer. C'est donc une décision de bon sens qui a été prise non seulement du point de vue du calendrier fixé par l'Agenda 21, mais aussi (et surtout) pour les propriétaires et locataires dont la facture énergétique est promise à des augmentations exponentielles. Ceci étant tout aussi valable pour les bâtiments anciens.

Extrait: "Des calculs, réalisés par les industriels du secteur, quantifient les pertes engendrées: 1 mètre linéaire de pont thermique non traité en zone climatique H1 induirait une consommation supplémentaire d'énergie de 77 kWh par an (soit 10 litres de fioul et 5 kg de CO2 rejetés dans l'atmosphère). A l'échelle d'un immeuble d'habitation R+3 neuf, offrant potentiellement plusieurs centaines de mètres de ponts thermiques non traités, la surconsommation atteindrait les 42.000 kWh de plus (soit 6.000 litres de fioul ou 6.000 m3 de gaz et des émissions de 3,4 tonnes de CO2). Et multiplié par des dizaines de milliers de logements à bâtir, le gaspillage prendrait une proportion inquiétante."