• Immatriculation des copropriétés

    La faible pertinence des motifs invoqués pour instaurer le fichier centralisé des copropriétés que vient de créer la loi ALUR et ses amendements opportuns invitera inévitablement à y déceler un risque orwellien, tant le germe de la mise sous tutelle du pouvoir et de la bureaucratie publiques sur un collectif privé souverain y est présent. L'emploi du terme copropriété en difficulté est d'ailleurs à lui seul suffisamment vague pour y englober à termes, au hasard d'une circulaire estivale, des notions plus larges que des retards de paiement de charges. Une copropriété aux finances saines qui ne souhaite pas réaliser de travaux importants d'isolation sera t-elle considérée en difficulté au motif que ses copropriétaires ne seraient pas responsables ?

    Pour se convaincre si besoin que les intérêts des copropriétaires ne sont pas vraiment au coeur de cette disposition, il suffit de considérer le peu de cas qui a été fait des mises en garde et des avertissements sur l'étendue des renseignements collectifs et individuels collectés dans ce fichier, et des inévitables dérives potentielles de son utilisation, qu'ont faites les principales associations de copropriétaires et de consommateurs.

    Si un doute subsistait encore il sera chassé par le fait qu'au dernier moment il a été décidé que ce fichier ne sera pas ou seulement en partie, accessible aux copropriétaires qui sont évidement les premiers concernés.

    Bref, pour ne pas être surpris lorsque les copropriétaires constateront qu'ils ne sont plus maîtres chez eux, il est utile de rappeler que Big Brother n'est pas une finalité, mais un moyen.


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment



    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :